La triste nouvelle du suicide d’une candidate au BEM, accompagnant l’annonce des résultats de l’examen pour l’année 2023, se propage largement sur les réseaux sociaux en Algérie. À Khemis Miliana, dans la wilaya de Ain Defla, une adolescente de 15 ans prénommée Romaissa s’est tragiquement jetée du cinquième étage d’un immeuble de la cité populaire.

Selon les médias et les internautes, Romaissa n’a pas succombé immédiatement à ses blessures graves et a rendu l’âme après avoir été transportée à l’hôpital de la ville. Sa famille, ses camarades, ses enseignants et toute l’Algérie sont profondément choqués par cet événement tragique.

Selon les témoignages, l’adolescente s’est suicidée seulement une heure après avoir appris qu’elle n’avait pas réussi l’examen du BEM, qui marque la fin du cycle moyen. Bien que l’examen soit important pour passer au lycée, il n’est pas décisif, car les notes obtenues tout au long de l’année scolaire sont également prises en compte.

Le taux de réussite de cette année à l’examen du BEM est de 60,97%. Malheureusement, Romaissa n’en faisait pas partie et a préféré mettre fin à ses jours. Est-ce parce qu’elle a ressenti cet échec comme un affront ? Parce qu’elle craignait pour son avenir ? Ou simplement pour échapper aux reproches de sa famille ?

Ces questions se posent non seulement dans son cas, mais aussi chez tous ceux qui, chaque année, choisissent de se suicider après avoir échoué à un examen scolaire, notamment le baccalauréat. La responsabilité de ces drames est partagée.

La famille porte une part de responsabilité en mettant une pression écrasante sur leurs enfants, et en ne remarquant pas les signes avant-coureurs. Les enseignants ont également leur part de responsabilité dans la préparation psychologique des élèves, tout comme le système d’évaluation qui accorde une importance excessive aux résultats d’un seul examen au détriment du travail réalisé tout au long de l’année scolaire, voire du parcours entier.

Par exemple, pour le baccalauréat, douze années de travail et d’assiduité peuvent être vaines si l’élève n’est pas dans les meilleures conditions lors des épreuves qui se déroulent sur cinq jours. De nombreuses voix s’élèvent régulièrement pour réformer le système éducatif algérien.

Cependant, la plus grande part de responsabilité revient à ces parents qui exercent une pression démesurée sur leurs enfants. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des hommes sauter et exprimer leur joie en public après avoir appris la réussite de leur enfant. Si le désir de voir sa progéniture réussir est légitime, il est maladroit de transmettre cette pression à des adolescents fragiles.