En Algérie, la consommation et le trafic de psychotropes sont en forte hausse, surtout chez les jeunes. Les drogues chimiques sont omniprésentes dans les cités, bidonvilles, quartiers chics, collèges, lycées, et les campus universitaires.

Les comprimés psychotropes, en particulier, sont de plus en plus populaires chez les dealers, car ils présentent moins de risques pour eux que le cannabis. Une nouvelle drogue, appelée « drogue de la misère » en raison de son faible coût, est en train de gagner en popularité, en particulier parmi les jeunes des couches défavorisées en quête de sensations fortes à bas prix. Il s’agit de la prégabaline, la molécule mère du médicament anxiolytique, antalgique et antiépileptique, Lyrica.

La prégabaline est un médicament qui agit sur le système nerveux central pour réduire la douleur et l’anxiété. Elle est généralement utilisée pour traiter les douleurs chroniques, les troubles d’anxiété généralisée et l’épilepsie, et est commercialisée sous le nom de marque Lyrica.

Elle est disponible sous forme de gélules bicolores, rouges et blanches, et est souvent surnommée « la rouge et blanche » par les toxicomanes. Selon Régis Bouquié, addictologue et pharmacologue français, le détournement de la prégabaline est apparu au moment où le Rivotril a fait l’objet de restrictions sévères de délivrance, entre 2016 et 2019. À forte dose, la prégabaline a un effet euphorisant rapide et peut induire une forte dépendance. Elle est disponible à plusieurs dosages et peut être consommée de différentes manières, telles que pilée, sniffée, injectée ou avalée.

La prégabaline est souvent associée à d’autres drogues, telles que la morphine ou l’héroïne, ce qui augmente considérablement le risque de surdose et d’overdose. Cette drogue est devenue si populaire qu’elle supplanterait toutes les autres drogues, y compris le cannabis, l’ecstasy, le Tramadol, le Rivotril, l’héroïne de mauvaise qualité (tchoutchna) et même la cocaïne.

En Algérie, la prégabaline est importée principalement de Libye, où des laboratoires l’achètent en Inde et au Niger. Les prix varient selon la région, mais cette drogue est souvent vendue à un prix inférieur à celui du cannabis et de l’héroïne de mauvaise qualité. Les autorités algériennes s’efforcent de lutter contre cette nouvelle menace pour la jeunesse et ont intensifié les efforts de lutte contre le trafic de drogue dans le pays.