Ligue 1 : une masse salariale astronomique pour des performances décevantes
La masse salariale globale des clubs de Ligue 1 Mobilis atteint 75 milliards de centimes par mois. Un chiffre impressionnant qui contraste avec le niveau jugé insuffisant du championnat national.
Les sociétés étatiques au secours des clubs
Dans le cadre des réformes du football algérien, les autorités ont attribué des entreprises publiques à plusieurs clubs de Ligue 1 pour soutenir leur financement. Ainsi, le CR Bélouizdad bénéficie de l’appui de Madar, la JS Kabylie de Mobilis, l’USM Alger du groupe Serport, le MC Alger de Sonatrach, tandis que le MC Oran et le CS Constantine reçoivent respectivement le soutien de Hyproc et de l’ENTP.
Ces partenariats ont permis aux clubs de proposer des salaires particulièrement élevés, notamment pour attirer des joueurs internationaux. Cependant, cette manne financière ne semble pas se traduire par une amélioration notable des performances sur le terrain.
Le CRB en tête avec une masse salariale record
Selon le journal El-Khabar, la masse salariale globale des clubs a connu une hausse de 57 % par rapport à la saison précédente. Le CR Bélouizdad arrive en tête avec 9,6 milliards de centimes par mois, en augmentation de 2 milliards grâce aux recrutements d’Islam Slimani, Mustapha Zeghba et Farid Chaâl.
Surprise, le MC Oran occupe la deuxième place avec une masse salariale de 9,2 milliards de centimes. Le club abrite le joueur le plus coûteux du championnat, Yannis Hamache, bien qu’il n’ait pas encore joué cette saison à cause d’une blessure.
L’USM Alger complète le podium avec une masse salariale de 9 milliards de centimes, marquée par les recrutements de Sékou Gassama, Houssem Ghacha et Ilyes Chetti, aux salaires particulièrement élevés. De son côté, le MC Alger se classe quatrième avec 4,2 milliards de centimes par mois.
À l’autre extrême, le Paradou AC affiche une masse salariale de seulement 2,4 milliards de centimes, misant sur ses jeunes formés en interne plutôt que sur des recrutements coûteux.
Les entraîneurs les mieux rémunérés
Les clubs financés par des entreprises publiques ont également investi dans des entraîneurs de renom. Abdelhak Benchikha (JSK), Nabil Maâloul (USMA) et Éric Chelle (MCO) font partie des coachs les mieux rémunérés.
Parmi eux, Nabil Maâloul est en tête avec un salaire de 50.000 euros par mois, dépassant Patrice Beaumelle (MCA) et Éric Chelle (MCO). Ces chiffres illustrent l’ampleur des investissements consentis, mais posent la question de leur rentabilité sur le plan sportif.
Une gestion financière à repenser
Malgré des moyens considérables, les clubs de Ligue 1 Mobilis peinent à justifier ces dépenses par des résultats convaincants. Certains, comme le Paradou AC, se distinguent par une gestion plus raisonnée, privilégiant la formation et les jeunes talents. Cela pourrait bien inspirer d’autres clubs à revoir leur stratégie pour allier compétitivité et viabilité économique.