À seulement 25 ans, Kylian Mbappé a déjà un palmarès impressionnant : champion du monde et vainqueur de toutes les compétitions nationales avec le PSG. Il a laissé sa marque dans les tournois internationaux les plus prestigieux et s’est illustré dans les rencontres les plus décisives de sa carrière. Toutefois, il existe encore un défi à relever pour l’attaquant parisien : se distinguer davantage lors des phases critiques de la Ligue des champions, où jusqu’ici son impact a semblé s’atténuer.

La France l’a couronné chaque année et il a planté son drapeau au sommet du monde à un très jeune âge, mais l’Europe reste une forteresse encore inexplorée pour lui. À l’âge de 25 ans, Kylian Mbappé a déjà accompli beaucoup, mais ce mercredi contre Dortmund, il s’aventure dans une partie de la Ligue des champions qu’il n’a pas encore maîtrisée : les demi-finales.

Mbappé a atteint cette étape trois fois, mais sans jamais marquer de manière significative. La première fois, à seulement 18 ans, juste après avoir éclaté sur la scène mondiale, il s’était trouvé neutralisé par l’expérience des défenseurs chevronnés Chiellini, Bonucci et Barzagli.

Même si Mbappé, déjà une star à cette époque, était devenu le plus jeune buteur en demi-finale de la Ligue des champions (un but qu’il a lui-même qualifié d’« anecdotique »), ni l’AS Monaco, son club de l’époque, ni lui-même n’avaient réussi à peser autant que lors des huitièmes (deux buts contre Manchester City) ou des quarts de finale (trois buts contre Dortmund).

Trois ans après ses premières demi-finales, un souci physique avait limité son éclat lors du Final 8 à Lisbonne. Une cheville endommagée par Loïc Perrin lors de la finale de la Coupe de France avait nettement diminué son impact sur le jeu. Ses prestations, totalisant 176 minutes contre Leipzig en demi-finale et le Bayern Munich en finale, n’ont pas reflété son véritable niveau. Mbappé n’a pas réussi à influencer les matchs et a manqué de rythme. Sa finale est particulièrement décevante, marquée par une frappe trop faible face à Manuel Neuer, considérée encore aujourd’hui comme l’échec le plus flagrant de sa carrière en club.

En 2021, Kylian Mbappé connaît une contre-performance notable lors du match aller contre Manchester City, perdu 1-2. Confronté à Kyle Walker, il peine sur son flanc gauche et ne parvient pas à se créer de véritables occasions. Souffrant d’une blessure au mollet droit, il joue sans éclat et sa douleur l’empêche de participer au match retour, où il reste sur le banc, prolongeant son incapacité à briller en demi-finale de la Ligue des champions. Cela explique en partie pourquoi la grande Coupe d’Europe échappe à lui et à son club depuis longtemps. Ce n’est ni un plafond de verre, comme le prouvent ses performances avec l’équipe nationale depuis 2017, ni une malédiction, mais plutôt une question de circonstances. Il n’y a aujourd’hui aucune raison objective de le voir flancher dans les moments cruciaux de la C1.

Cette troisième tentative semble survenir au moment idéal. Mbappé n’est plus le jeune prodige confronté aux meilleures défenses du monde, ni le sprinter privé de sa pleine puissance. Pleinement en forme et alternant repos sur le banc et buts abondants lorsqu’il joue (cinq buts en huitième et en quart de finale), il entame ce mercredi le dernier mois de son contrat de sept ans avec le PSG.

Tout au long de sa carrière, Mbappé a montré qu’il savait assumer ses responsabilités et être à la hauteur lors des grands rendez-vous. Il a aussi un sens aigu de l’histoire, comme en témoigne sa dernière Coupe du monde. Face à Dortmund, qui semble offrir l’adversaire idéal, il a l’opportunité de réaliser un de ses derniers exploits avec Paris. Son objectif pour cette saison est clair : partir en apothéose en offrant au PSG sa première Ligue des champions. Avec un Mbappé en pleine forme physique, il est souvent capable de réaliser ce qu’il s’est fixé.