Un tragique décès d’un jeune homme de 22 ans est survenu ce mardi 22 août au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Abdelhamid Ibn Badis à Constantine, suite à une intoxication alimentaire résultant de la consommation de thon avarié. Cette information a été communiquée par l’association de défense des consommateurs, Himayatec.

La victime avait été hospitalisée en compagnie de sa mère au CHU de Constantine pendant deux semaines pour des problèmes liés à une intoxication alimentaire.

Les deux patients avaient consommé du thon avarié, provoquant ainsi une forme sévère d’intoxication alimentaire, connue sous le nom de botulisme, comme l’a rapporté Himayatec.

L’association Himayatec a fait savoir via sa page Facebook que l’Institut Pasteur d’Algérie a conclu que le thon en question ne répondait pas aux normes requises, et a annoncé son intention de porter plainte.

Himayatec, ayant déjà signalé deux cas de botulisme au CHU de Benbadis le 7 août dernier, a publié une nouvelle mise à jour lundi, révélant les résultats des analyses effectuées par l’Institut Pasteur d’Algérie sur le thon en conserve consommé par la mère et le jeune homme malheureusement décédé ce mardi.

Les tests menés par l’Institut Pasteur d’Algérie sur un échantillon ont confirmé la présence d’une toxine botulique dans le produit consommé par les deux personnes intoxiquées, a déclaré Himayatec.

L’association Himayatec recommande vivement de s’abstenir de consommer ce thon en question jusqu’à ce que le fabricant se conforme aux normes et reçoive l’approbation de l’Institut Pasteur d’Algérie.

Cependant, pour obtenir une évaluation complète de la toxicité du produit, des analyses complémentaires de séro-neutralisation sont nécessaires, selon l’association.

Le botulisme peut entraîner des symptômes neurologiques graves, parfois jusqu’au coma dans les cas les plus sévères, comme l’a souligné le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre des Médecins.

Quant au fabricant du thon incriminé, la Sarl Haal, elle a réagi aux accusations de Himayatec en affirmant que les analyses menées par les ministères du Commerce et de la Pêche et des Ressources Halieutiques ont toutes confirmé la conformité de leur produit aux normes.

La société Haal a également effectué ses propres analyses, ayant révélé la conformité de leur produit, tout en annonçant qu’elle publierait prochainement les résultats de prélèvements additionnels.

Dans un communiqué ultérieur, le fabricant du thon mis en cause a qualifié les informations diffusées par Himayatec de « fausses », annonçant leur intention d’entamer des poursuites judiciaires à l’encontre de l’association.

De son côté, Mohamed Aissaoui, président de l’association Himayatec, maintient les accusations à l’encontre du fabricant de thon, affirmant qu’il détient les preuves de la présence de la bactérie responsable du botulisme dans le lot de thon consommé par le jeune homme décédé.

La mère de la victime se trouve actuellement dans un état critique, selon Mohamed Aissaoui. L’association compte saisir la justice et le ministère du Commerce.

Mohamed Aissaoui dénonce la présence établie du botulisme dans le lot de thon consommé, soulignant une grave lacune dans le conditionnement du produit.

L’association de protection et d’orientation des consommateurs, l’Apoce, a publié une correspondance du ministère du Commerce sur sa page Facebook, mettant en garde contre un lot spécifique de thon à la tomate de la marque Maratun qui est considéré « non conforme ». Cependant, l’Apoce précise que cette mise en garde concerne uniquement un lot en particulier.

Interrogé par TSA, Mustapha Zebdi, porte-parole de l’Apoce, précise que jusqu’à présent, il n’est pas possible d’affirmer de manière certaine que la consommation du thon du lot incriminé est directement liée au décès du jeune homme à Constantine.

Zebdi indique que des prélèvements n’ont pas été effectués dans des conditions optimales permettant d’établir un lien concret entre le produit et le décès du patient. Des examens plus approfondis sont en cours au ministère du Commerce pour établir une relation de cause à effet concernant ce lot spécifique de thon à la tomate de 160 grammes.

Dans l’attente de résultats plus complets, la situation reste en cours d’investigation, et la question de la sécurité alimentaire demeure une préoccupation majeure pour les autorités et les consommateurs.