Les anciens barons du « cartel financier » qui ont prospéré sous le régime Bouteflika et qui sont aujourd’hui derrière les barreaux cherchent à tout prix à récupérer les fonds que la justice algérienne a confisqués dans le cadre des enquêtes pour corruption. Pour ce faire, ils s’appuient sur des hauts responsables bancaires ainsi que sur de faux propriétaires d’entreprises de sous-traitance.

C’est notamment le cas de Gh. Abdelhak, homme d’affaires qui doit comparaître ce jeudi (16 mars 2023) devant le pôle pénal économique et financier pour répondre d’accusations liées à l’obtention douteuse de projets dans le secteur hydraulique, dont la construction de barrages, d’une valeur de plusieurs milliards de dinars. Il est également accusé d’avoir retiré clandestinement 10 milliards de dinars de son compte bancaire saisi par le juge d’instruction pendant qu’il était en détention. Le dossier instruit par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) porte sur de vastes scandales de corruption touchant la gestion de projets hydrauliques au sein de l’Agence Nationale des Barrages et Transferts (ANBT).

L’ancien ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, des membres de sa famille, l’homme d’affaires Gh. Abdelhak et environ 80 autres prévenus comparaîtront devant le tribunal ce jeudi 16 mars. Parmi ces prévenus se trouvent des hauts responsables de la Trust Bank Algeria ainsi que plusieurs opérateurs économiques de différents secteurs, des personnes physiques et morales, des cadres et des membres de la commission d’ouverture des plis de l’ANBT.

Malgré son incarcération, Gh. Abdelhak a réussi à récupérer ses fonds confisqués par le juge d’instruction en retirant 10 milliards de dinars grâce à la complicité de hauts cadres de la Trust Bank Algeria. Ces derniers ont ouvert un compte pour des personnes morales, en prétendant rembourser des dettes à des propriétaires d’entreprises de sous-traitance fictives. Cependant, le parquet du pôle pénal économique et financier a découvert la manœuvre et a pu déjouer le stratagème qui visait à tromper l’appareil judiciaire. Gh. Abdelhak et ses complices ont été arrêtés et placés en détention provisoire, en attendant l’issue de leur procès.

Source : ALGERIE 360