La victime a été poignardée dans des locaux de l’université Paris Cité alors qu’elle sortait de l’ascenseur. Prise en charge dans un état critique, son pronostic vital n’est plus engagé. Le mis en cause a été placé en garde à vue avant d’être également hospitalisé.
« Je ne connaissais pas la victime mais je suis choquée. » Léa, étudiante en deuxième année d’études de bio-médical à l’Université Paris Cité, a encore du mal à décrire l’ambiance qui règne au sein de son établissement. Quelques heures plus tôt, vers midi, une étudiante, d’origine algérienne et âgée de 32 ans, a été poignardée en plein dans les locaux, situés rue des Saints-Pères, dans le VIe arrondissement de Paris. « Un campus scientifique calme où il n’y a jamais de problème », assure encore Léa.
Grièvement blessée, touchée à la tête et aux mains, le pronostic vital de la victime n’était plus engagé en ce mercredi soir. Elle sortait de l’ascenseur lorsqu’elle a été attaquée. « C’est une étudiante en mathématiques », croit savoir Théodore, en deuxième année de médecine.
Le suspect, qui avait pris la fuite à pied avant de prendre le métro, a été interpellé quelques minutes plus tard par les forces de police, en gare de Vanves-Malakoff selon une source proche du dossier. Il a par la suite été placé en garde à vue. Le parquet de Paris a confirmé qu’une enquête pour tentative d’homicide volontaire avait été ouverte et confiée à la police judiciaire (3e district).
Les premiers éléments laissent entrevoir la piste d’un « différend d’ordre privé ». « C’était son petit ami, reprend Théodore. C’est terrible. » Selon une source proche du dossier, le jeune homme de 25 ans aurait en effet été éconduit après une demande en mariage. Une autre se veut toutefois prudente : « La nature de leur relation n’est pas établie à ce stade, si ce n’est qu’ils fréquentaient le même établissement universitaire. »
Une cellule d’urgence médico-psychologique mise en place
Originaire des Yvelines, inconnu des services de police, l’agresseur présumé a par la suite été lui aussi hospitalisé en vue d’une opération. Une source judiciaire précise que deux couteaux ont été retrouvés « respectivement au sein de l’Université et dans une poubelle à l’extérieur ». Plus précisément dans une poubelle d’une station de métro, indique un membre des forces de l’ordre.
Sur Twitter, l’Université a confirmé le drame survenu dans ses locaux, indiquant que l’établissement se trouve « sous le choc ». La cellule d’urgence médico-psychologique du SAMU de Paris est intervenue sur place et le septième étage du bâtiment a été « neutralisé dans le cadre de l’enquête de police ».
D’après plusieurs étudiants rencontrés devant l’université de médecine, les cours, malgré le drame, « ont eu lieu normalement ». « Notre séance de TD (travaux dirigés) devait commencer à 14 heures 45. Elle a seulement été décalée de trente minutes car les policiers, qui étaient très calmes, nous ont fait attendre. Comme les ascenseurs étaient à l’arrêt et que l’escalier principal était entravé par du rubalise, nous avons dû emprunter l’escalier de service pour rejoindre le 5e étage où nous avions cours », précise Théodore. Qui assure avoir « appris la nouvelle par le bouche à oreille. J’aurais préféré que la fac nous prévienne par courriel. »
Suite à l’agression de l’une de nos étudiantes sur le campus Saint-Germain-des-Prés, l’université est sous le choc. La cellule d’urgence médico-psychologique du SAMU de Paris est sur place.
— Université Paris Cité (@univ_paris_cite) January 25, 2023
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, a pour sa part dit penser « très fortement à la jeune étudiante agressée » aujourd’hui. « À l’université, nous construisons l’avenir. Il passe par l’éradication ferme, complète, définitive de toute forme d’agression », ajoute-t-elle. La ministre s’est rendue sur les lieux du drame. Tout ayant un mot pour la victime, Jean-Pierre Lecocq, le maire (LR) de l’arrondissement, a pour sa part salué « l’action des forces de l’ordre qui ont rapidement appréhendé le suspect ».