Le cybercriminel algérien Hamza Bendelladj, connu sous le pseudonyme de BX1 ou « le hacker souriant », qui avait été détenu aux États-Unis pendant 10 ans, refait surface dans les médias internationaux.

Il est actuellement confronté à un nouveau procès en France, où la justice le soupçonne d’avoir lancé des attaques informatiques depuis sa cellule en Arizona, aux États-Unis.

Hamza, né en 1988 à Tizi-Ouzou, a fait les gros titres dans les années 2010-2012 avec son logiciel malveillant « SpyEye », qui a causé d’importants dommages au système bancaire mondial, notamment américain.

Selon les enquêteurs américains, on estime que le montant total détourné par ce logiciel pourrait atteindre 200 milliards de dollars.

Le cheval de Troie a été développé par Hamza en collaboration avec un complice russe du nom d’Aleksandr Andreevich Panin. Son fonctionnement consistait à extraire des données des ordinateurs piratés, puis à exiger une rançon pour fournir la clé permettant de les restaurer.

Selon les aveux de Hamza devant la justice américaine, une seule « transaction » rapportait jusqu’à 20 millions de dollars au duo.

Pendant cinq ans, Hamza figurait parmi les dix personnes les plus recherchées par le FBI (police fédérale américaine). En janvier 2013, il a été arrêté en Thaïlande. Sur les photos prises lors de son arrestation, il affichait un large sourire, ce qui lui a valu le surnom de « hacker souriant ».

Après son transfert aux États-Unis, il a été jugé en 2016 et condamné à 15 ans de prison par un tribunal d’Atlanta. Il a déjà purgé 10 ans de sa peine et pourrait bientôt être libéré sous conditionnelle.

Cependant, il fait face à un autre procès en France, où il est accusé d’avoir attaqué des institutions françaises, notamment du domaine judiciaire, depuis sa cellule aux États-Unis. Son procès devant le tribunal judiciaire de Paris a commencé le 19 mai, mais a été reporté à l’été.

Lors de l’audience, Hamza a répondu aux questions du juge par visioconférence depuis sa cellule américaine, selon le site spécialisé ZD.net.

Les accusations portées contre lui concernent des attaques informatiques contre des institutions juridiques françaises en 2018, y compris des centres pénitentiaires, des tribunaux, des notaires et des avocats.

Le hacker algérien a nié toutes les accusations et plaidé non coupable. Lorsqu’on lui a demandé s’il se présenterait devant la justice française après sa libération, il a répondu par l’affirmative, mais seulement après s’être rendu en Algérie. « Après ma libération, j’irai directement en Algérie, puis devant le tribunal », a-t-il promis.

Initialement prévue pour le 26 mai, sa libération a été annulée par la justice américaine qui lui avait accordé une remise en liberté d’un an.

Bien qu’il reste en prison, il devrait être libéré avant d’avoir purgé l’intégralité de sa peine, grâce aux remises de peine dont il a déjà bénéficié.

L’histoire de Hamza Bendelladj a inspiré un film produit par le groupe Canal+ intitulé « The Smiling Hacker ». Sa sortie en salles est prévue pour 2024. Lors de son arrestation en 2013 et de son procès en 2016, le hacker algérien avait reçu un soutien massif des internautes dans plusieurs pays.