L’équipe algérienne U17 écartée du Mondial : Une nouvelle désillusion pour le football algérien
Malgré sa proximité avec la qualification, l’équipe nationale algérienne de football des moins de 17 ans ne participera pas au Mondial. Sa défaite face au Maroc (0-3) lors des quarts de finale de la CAN U17 lui a fermé les portes de la compétition mondiale.
Cette défaite a provoqué un élan de critiques, pointant du doigt la gestion du football et des autres disciplines en Algérie.
Cette élimination de l’équipe U17 constitue une double déception : non seulement l’Algérie continue d’absenter aux compétitions internationales de jeunes, mais la défaite laisse également entrevoir ce qui attend le football algérien dans les années à venir en l’absence de relève.
Dans le meilleur des cas, la dépendance aux joueurs formés en Europe, en particulier en France, se poursuivra.
Dès la fin du match contre le Maroc, la colère des internautes s’est abattue sur l’entraîneur Rezki Remane. Cependant, il est évident que rejeter la faute sur lui serait une grave erreur.
Quel que soit son niveau de compétence, un entraîneur ne peut pas combler à lui seul les lacunes d’un football rongé à tous les niveaux, notamment dans la formation. Le mal est plus profond.
Le commentateur Hafid Derradji a choisi de commencer par le sommet de la pyramide. « Ceux qui ont influencé les dernières élections de la Fédération algérienne de football pour imposer leur candidat, sans prendre en compte les besoins du football algérien et le besoin de changement, doivent assumer leur responsabilité », a écrit le journaliste algérien de beIN Sport sur Facebook.
Le président de la FAF, Djahid Zefizef, a été élu en dernier en l’absence d’une véritable concurrence, en remplacement de Charaf-Eddine Amara, contraint à la démission après la désillusion de l’élimination des Verts face au Cameroun lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2022.
Amara avait lui-même succédé à Kheïreddine Zetchi, également contraint à la démission pour des raisons inexpliquées, malgré la victoire de l’équipe nationale lors de la CAN 2019 sous son mandat. Le départ de Zetchi avait d’ailleurs failli entraîner celui du sélectionneur Djamel Belmadi.
Derradji estime que « le football algérien n’a jamais atteint un tel niveau de décadence en un an et demi ».
Il y a peut-être une certaine exagération dans ses propos, mais les déceptions du football algérien, énumérées par Derradji, rappellent en effet qu’elles sont nombreuses : l’élimination de l’équipe nationale lors du premier tour de la CAN 2021 (jouée en 2022), ainsi que l’échec de la course à la Coupe du monde 2022 ; l’échec de l’équipe nationale locale à remporter le CHAN en Algérie ; l’élimination des U-23 des qualifications pour la CAN et les Jeux olympiques, ainsi que l’élimination des U-20 dans la course à la Coupe d’Afrique ; et enfin, cette sortie en quarts de finale de la CAN des U-17. Les seuls succès de l’Algérie au cours de cette période ont été en compétition arabe (séniors et U-17).
En ce qui concerne les désillusions, Hafid Derradji aurait pu ajouter récemment l’élimination de la JS Kabylie et du CRB Belouizdad en quarts de finale de la Ligue des champions d’Afrique, et seul l’USM Alger est encore en lice dans les compétitions africaines de clubs.
Cela est important, car c’est au niveau des clubs que réside une partie du mal qui ronge le football algérien. Les clubs algériens absorbent la quasi-totalité des subventions publiques destinées au sport, qu’ils dépensent dans l’engagement de joueurs aux salaires mirobolants qui, dans la plupart des cas, ne les méritent pas.
Les clubs algériens ne se consacrent pas à la formation, et il n’est pas étonnant que les équipes de jeunes ne brillent pas sur la scène internationale. Le problème réside à ce niveau, car la formation relève avant tout de la responsabilité des clubs.
Les académies, comme celle du Paradou AC de Kheïreddine Zetchi ou celles de la FAF, ne peuvent servir que de complément au travail quotidien et généralisé qui doit être réalisé au sein des clubs professionnels et amateurs.
L’État dépense sans compter, construit des stades, finance les clubs et laisse faire, tant qu’il existe toujours la possibilité de récupérer des joueurs formés ailleurs pour l’équipe nationale. Cette stratégie est risquée et elle pourrait bientôt montrer ses limites, si ce n’est pas déjà le cas, à la vue de toutes ces désillusions qui se succèdent.